Dans la publication précédente, nous avons vu comment protéger les installations électriques au niveau de la distribution BT et au niveau de l’utilisation. Quand plusieurs dispositifs de protection sont branchés en cascade, le dispositif de protection le plus proche du défaut doit réagir pour éviter de priver les autres utilisateurs (ou récepteurs) d’énergie électrique. C’est ce que nous allons voir dans cette publication.
1 Sélectivité des protections :
Il y a sélectivité des protections si un défaut survenant en un point quelconque d’une installation est éliminé par l’appareil de protection placé immédiatement en amont du défaut. La continuité de la distribution dans une installation électrique est directement liée à la sélectivité des protections.
Soit un poste de distribution comportant un transformateur et trois départs.
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Techniques de sélectivité :
Deux techniques classiques, fondées sur l’utilisation de deux paramètres intervenant dans les appareils de protection, sont exploitées :
- valeurs des courants de déclenchement : sélectivité ampèremétrique.
- temps de déclenchement : sélectivité chronométrique.
Il existe aussi la sélectivité logique.
1.1 Sélectivité ampèremétrique :
La sélectivité est liée aux réglages des seuils de déclenchement Im des déclencheurs magnétiques, sur les disjoncteurs amont et aval.
Apparition d’un courant de court-circuit sur le départ 3
Soit : IccB → courant de court-circuit maximal possible en aval de B. (→ Icc < IccB).
2 possibilités :
IccB < ImA | IccB > ImA |
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La sélectivité est souvent difficile à réaliser car l’écart entre IccA et IccB est généralement insuffisant. Dans ce cas, la sélectivité est partielle et limitée à l’intensité de réglage ImA du déclencheur magnétique du disjoncteur amont.
1.2 Sélectivité chronométrique :
On retarde le déclenchement du disjoncteur amont par rapport à celui du disjoncteur aval. Le disjoncteur amont est appelé disjoncteur « sélectif ».
Le disjoncteur « sélectif » (amont) est muni d’une temporisation au déclenchement réglable à plusieurs crans. Il y a sélectivité chronométrique totale si le temps total de coupure du disjoncteur aval B est inférieur au temps de non déclenchement du disjoncteur amont A. | ![]() |
1.3 Sélectivité logique :
A chaque disjoncteur est associé un relais logique qui reçoit les informations « défaut » de capteurs (transformateurs de courant, tores, etc.). Un relais sollicité par un défaut, envoie :
- un ordre d’attente à la temporisation propre du relais amont (ordre d’augmentation de la temporisation propre du relais amont).
- un ordre de déclenchement au disjoncteur auquel il est associé (sauf s’il a lui-même reçu un ordre logique d’attente de l’étage aval).
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Un défaut au point A sera vu par les trois disjoncteurs en cascade :
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Cette sélectivité peut être utilisée sur l’ensemble des réseaux des principaux départs Basse Tension jusqu’au disjoncteur Général Basse Tension.
2 COORDINATION DES PROTECTIONS :
Pour répondre aux exigences de certaines installations, on peut associer des protections par fusibles, disjoncteurs, discontacteurs.
2.1 Coordination entre coupe-circuits fusibles :

Source : Logiciel Fitec – Les Chemins de l’Energie module 4
2.2 Coordination entre un coupe-circuit fusible et un disjoncteur :

Source : Logiciel Fitec – Les Chemins de l’Energie module 4
Dans tous ces cas, il faut coordonner les protections contre les surcharges et les courts-circuits. C’est particulièrement le cas de la distribution des abonnés domestiques où le disjoncteur général (appelé disjoncteur d’abonné) est précédé de coupe-circuits fusibles (1 ou 3 selon le type de distribution) de type AD.
![]() Source : Logiciel Fitec – Les Chemins de l’Energie module 4 |
![]() Source : Logiciel Fitec – Les Chemins de l’Energie module 4 |
Le(s) coupe-circuit(s) fusible(s) doit(vent) être placé(s) en amont du disjoncteur, car il(s) a(ont) un plus grand pouvoir de coupure.
La coordination s’effectue en superposant la courbe de fusion du coupe-circuit fusible et la courbe de fonctionnement du disjoncteur, de telle façon que le coupe-circuit fusible se trouve au delà du point C (point de rencontre des courbes du relais thermique et du relais magnétique).
3 CONCLUSION :
Nous avons vu dans cette publication comment coordonner les différents systèmes de protection pour que la sélectivité soit assurée. Dans la publication suivante, nous allons voir comment nous pouvons la mettre en œuvre dans Schemaplic en utilisant les symboles de la nouvelle bibliothèque Tableau.
Un chapitre complet est dédié à la sélectivité des protections en distribution BT dans le logiciel « Les chemins de l’Energie Module 4 » dont le descriptif est disponible à l’adresse suivante : https://www.schemaplic.fr/enseignement/les-chemins-de-lenergie-module-4/.